Croatie : on the road

Préambule

Avant d’attaquer la lecture du récit, voici une liste de guide sur la Croatie qui pourrait vous être utile lors de l’organisation de votre séjour.

 

Récit de voyage : La Croatie – L’Istrie – L’île de Cres, par Fabio (Août 2004)

 

En 2004, le Petit Tranquille décida de se rendre en Croatie pour 3 semaines. La destination à la mode de cette année.
Pour corser le tout, nous décidâmes de partir en voiture, en plein mois d’août et de ne réserver ni hôtel, ni chambre à l’avance.

La 1ère étape, longue de 800 km, consistait à rejoindre Umag (Nord de la Croatie) depuis notre Genève natal. J’avais estimé ce trajet à environ 8h de route. Il en faudra plus de 10h. Ce fût long. Le tronçon Milan – Venise fût particulièrement pénible (camions et accidents à gogo).
A Umag, nous dénichons assez facilement une chambre (sans passer par une agence touristique). Elle est simple, jolie et propre. En fait, il s’agit plus d’un studio. Le tout est à 42 Euros la nuit. Ce village est un savant mélange italo-russo-germano-croate.
Notre premier contact avec la Croatie se fait tout en douceur. On se sent dépaysé, sans pour autant l’être… On ne sait pas trop où on est : en Italie ? En Grèce ? En Russie ?
En réalité, on a le sentiment d’avoir fait un saut dans le temps, genre un retour vers le passé… La langue est en outre incompréhensible. Par chance, on parle italien. Le français est ici inutile… Au bout de 3 semaines notre vocabulaire croate se chiffrait quand même à une dizaine d’expressions…

Le 2ème jour, nous voulions rejoindre Ursar (à environ 50km d’Umag) via Novigrad (petit ville bien animée) pour en faire notre “base de campement” pour quelques jours et découvrir la côte en bateau. Mais voilà, il n’y a pas de bateaux qui font la navette entre les différentes villes de la côte. Ursar est aussi jolie, la ville est bien animée. Beaucoup de restos, beaucoup de touristes.
Nous décidons de poursuivre notre route. C’est à Medulin qu’on s’installera. On a trouvé par chance un joli petit appartement non loin du centre et de la plage (10 minutes) le tout pour 35 Euros/nuit. Les propriétaires sont très sympas et maîtrisent parfaitement l’italien. Heureusement, car notre croate est encore hasardeux.
L’après-midi, plage. Nous faisons connaissance avec l’eau cristalline croate. Elle est propre et fraîche…
Beaucoup de touristes de l’Est sont présents ici, tous arborent le look de l’Est… Nous sommes, définitivement, dépaysés.
Le soir, nous mangeons dans un des restos proche de l’Eglise. La cuisine croate est bonne, mais il manque tout de même le petit plus qui pourrait la rendre bien meilleure.
Les soirées à Medulin sont tristounettes. Pas grand chose à faire. Il y a bien une zone près du port dédiée au bonheur des touristes, mais bon, c’est sans charme et vite lassant.

De Medulin, vous pouvez facilement rejoindre Premantura et ses fabuleuses plages. Premantura est une zone protégée, pour y accéder il faut payer 15 Kn (environ 2,5 Euros), en échange vous recevez un sac poubelle et le droit de vous perdre dans les multiples chemins qui donnent accès à la mer, le tout en voiture. Les routes de cette zone sont caillouteuses à souhait, la voiture sera dans un sale état après, mais le jeu en vaut la chandelle. La mer, l’eau, l’air et le paysage sont somptueux ! L’eau est limpide, mais fraîche. L’entrée est un peu difficile… Ici les nudistes côtoient les textiles ou inversement. Mais pas de soucis, même un dimanche en plein mois d’août, vous trouverez un espace où vous serez seul.

De Medulin, vous pouvez aussi facilement rejoindre Pula. Bien connue pour ses arènes romaines. Elles sont en excellentes états. Mis à part les arènes, la ville ne va pas nous laisser un souvenir impérissable. La ville (le vieux) est aussi sympathique et mérite quand même un détour.

Après ces quelques jours dans l’Istrie, nous décidons d’aller sur l’île de Cres. De Medulin, il faut compter 2h de route jusqu’à Bestova. De là, il faut embarquer sa voiture sur un ferry et faire une traversée de 30 minutes pour atteindre l’île.
Le débarquement sur Cres se fait tout en douceur. Beaucoup de touristes dans le coin. La ville de Cres est super mignonne. Joli port genre Portofino. Malheureusement pour nous, il est impossible de trouver un logement ici. C’est après un bon repas sur la terrasse d’un restaurant du port (“Luna Rossa”) que nous décidons de poursuivre notre route au hasard de la carte. Un nom nous titille “Martinscica”. Nous visitons une 1ère chambre, sans salle de bain, 11Euros par personne. Elle est propre, mais nous sommes moyennement convaincus. Nous passons alors à l’agence touristique d’en face. Elle nous dirige vers une chambre avec salle de bain à Mihoiascica (2km de là). Une chambre des plus simple dans un petit immeuble en bord de route au milieu d’un tout petit village sans rien… mais on la prend. J’ai oublié le prix, mais elle n’était pas chère. Cet endroit est reposant. La plage avoisinante (galet) est charmante, sans foule, sans bruit, sans chichi… on aime. C’est notre coup de coeur.
Outre Cres, les villages de Valun et Lubenice méritent une visite. Le Guide du routard conseille aussi celui d’Osor. Il le décrive comme étant un musée à ciel ouvert… Il est certes joli, mais n’exagérons rien.
Un conseil, veillez à avoir de l’essence sur cette île. En effet, il n’y a que deux stations et les kilomètres les séparant sont assez importants…

 

Récit de voyage : La Croatie – La Croatie – Zadar – L’île d’Ugljan – L’archipel des Kornati, par Fabio (Août 2004)

 

Après l’île de Cres, nous décidons d’aller sur une autre île, celle d’Ugljan. Une longue étape en perspective, environ 350km, soit 7h à 8h de route. Nous quittons Cres en prenant le bac à Merag.
Pour aller à Ugljan, il faut prendre le ferry à Zadar. La route est sinueuse à souhait, ça monte, ça descend, ça traine. Elle en devient presque pénible. Le paysage est différent de tout ce qu’on a vu jusqu’à présent, beaucoup plus désertique. A certains endroits, vous aurez une vue panoramique sur les îles de Pag et de Rab. C’est au bout de 4h de route que nous arrivons à Zadar. La ville semble glauque… Nous sent0ns, pour la première fois, que la guerre est passée par là. C’est un peu la galère pour trouver les ferrys.
Après une traversée de 30minutes, on arrive à Preko. Avant de chercher une chambre, nous décidons d’aller manger un morceau, nous nous dirigeons alors à Poljana. Nous trouvons un petit resto (“Café Moka”) avec une superbe terrasse ombragée bien au calme. Ensuite, nous faisons une halte au village d’Ugljan, pas convaincu… comment dire, un peu trop bolchevique à notre goût. Donc, nous tentons la pointe de l’île, à savoir Muline.

C’est un peu la lutte pour trouver un logement. Après moults essais, un appartement est finalement trouvé. Il est très bien et très cher (50Euros). Le soir, nous mangeons dans un des 2 restaurants du village (recommandé par le Routard), “Stivon”, sans plus.
Ami de la bicyclette, tu seras ici heureux. Cette île se découvre aisément à vélo. A la location des vélos, une carte indiquant les sentiers vous sera remise, mais les chemins ne sont pas balisés… Vous allez vous perdre un peu, mais les ballades sont sympa (attention, ça monte !). Jolie plage dans les environs (parfois avec du sable !). Notre préférée restant celle de Muline, à gauche du port, tout au fond.
Si le temps vous le permet, faites une excursion à Zadar. Au premier contact, cette ville nous avait un peu fait “peur”, mais la vieille ville mérite une visite. Le musée d’art religieux est intéressant. L’accueil est un peu monacal, mais il a le mérite d’être très bien entretenu. La vieille ville est à voir : rues piétonnes et une multitude d’églises (dont la fabuleuse St. Donat) sont au programme. Zadar marquée par la guerre, a réussi à conserver ou à préserver un certain charme.
Le village de Kuklijica est charmant et animé. Il a un joli port et un joli office du tourisme. De là, vous pourrez aller visiter les Kornati (d’Ugljan et de Zadar aussi, attention le dimanche les excursions partent uniquement de Kuklijica, même au mois d’août. Excursions à réserver la veille du départ). Et c’est ce qu’on fait. On embarque sur un bateau des plus touristiques pour voir l’archipel des Kornati. «Le dernier jour de la Genèse Dieu voulait couronner son oeuvre, et il créa les îles de Kornati se servirant des larmes, étoiles et du souffle.» – écrivait George Bernard Shaw. D’après une légende, Dieu avait crée les îles de Kornati avec les rochers qui lui restaient après avoir fini la Genèse. Il les jeta dans mer et décida de n’y rien changer, parce que le résultat était parfait. Nature d’une beauté magnifique, de nombreuses îles, mer limpide.

Les Îles de Kornati sont les plus larges archipels de l’Adriatique (147 îles), les îles s’étendent dans la longueur de 35 km, entre l’île de Dugi Otok (Longue île) et l’île de Zirje. L’archipel avait été nommé d’après l’île de Kornat, la plus grande île de l’archipel. Plinius les appellait Cratea. Depuis le XIVe siècle l’île de Kornat avait changé plusieurs noms: Insula Sancte Marie, Stomorin Otok, Tarac, Toreta. En XVIIe siècle l’archipel obtenait son présent nom Kornati. Les îles ont été habités déjà pendant le néolithique. À l’époque moderne il n y a pas d’habitations permanentes.

À cause de la formation calcaire sur les îles il n’y a pas de sources d’eau, la végétation est rare, type dominant est le terrain pierreux avec peu de vert. Sur le côté de sud-ouest la côte est extrêmement haute; les rochers les plus hauts sont ceux sur les îles Klobuc (80 m), Mana, (65 m), Rasip Veli (64 m).

 

Récit de voyage : La Croatie – Dubrovnik, par Fabio (Août 2004)

 

Nous quittons l’île d’Ugljan pour Dubrovnik. Cette étape s’annonce à nouveau longue et interminable. 400km à parcourir, ça semble peu, mais en Croatie, cette distance est monstrueuse. Le système autoroutier croate est en pleine reconstruction, dans les prochaines années il devrait être optimal, mais pour l’heure on se contente de petit tronçon (les bouts d’autoroutes sont tous neufs, donc nickel et quasiment pas utilisés). Entre Zadar et Split, il y a un tronçon d’autoroute terminé, donc ça se passe très bien et très vite. Les choses se gâtent entre Split et Dubrovnik (environ 250km). Et oui, pas d’autoroutes, mais une belle et interminable route nationale sinueuse avec des camions partout et des chauffeurs croates complètement malades (des dépassements dans tous les sens, dans les virages, avec des voitures en face… en Indonésie, au Mexique ou à Cuba s’était moins dangereux…). Pour atteindre Dubrovnik par la route, vous devez franchir le territoire bosniaque (quelques kilomètres).

Le paysage est heureusement splendide et rend ce trajet un peu plus “facile”… c’est quand même au bout de quasiment 8h de route qu’on atteint la belle Dubrovnik. Belle, n’est pas vraiment la première impression qu’on a de cette ville. De grands immeubles modernes sans charme nous accueillent…
C’est un peu par hasard que nous allons au port à la recherche d’un logement. Des dames nous attendent, prêtes à louer des chambres. On en visite une. Elle ne nous convient pas. Nous allons dans un “turist info” (le Gulliver, pour le nommer) pour qu’il nous en déniche une. Là, le responsable de l’agence nous fait un numéro digne des pires comédies françaises. Il se gratte le menton, enlève ses lunettes, secoue la tête, regarde le ciel, fait des pseudos appels, nous dit que ça va être monstrueusement dur de trouver un logement, etc., etc. Son manège dure quand même une dizaine de minutes… et le tout aboutit sur une proposition du genre : “Mais je peux vous louer une chambre, dans l’appartement qui se trouve juste au-dessus de l’agence. Allons la visiter !”. Bref, son numéro, sa chambre et son procédé ne nous ont pas plu et donc forcément, nous n’avons pas pris sa chambre… Un seul mot d’ordre, ami du Petit Tranquille, boycottez cette agence.
Rendez vous juste à côté, les coups de fil sont sérieux, en effet à son deuxième, nous avions une chambre. Elle nous a coûté bonbon, 50 Euros. Elle était bien située, mais pourrie… Ici pas trop de choix, à moins d’avoir les moyens. Dubrovnik est une ville magnifique, immanquablement la plus belle de Croatie. Forcément beaucoup de touristes la visite et forcément, tout coûte plus cher.

La vieille-ville est simplement fabuleuse ! Cette perle de l’Adriatique, ville médiévale à l’architecture tant préromane que baroque, jouit d’une renommée mondiale. Ses puissants remparts, ses forteresses, ses palais et ses églises en pierre blanche sont d’une parfaite harmonie et d’une rare beauté. L’ensemble de la vieille ville se trouve sur la liste mondiale de l’héritage culturel de l’UNESCO. Les maisons sont, elles aussi, en pierres blanches et possèdent des toits de tuiles rouges. Nous avons parcouru 2000km pour la voir, mais elle le mérite pleinement. Les remparts sont visitables, ils sont très beaux et très longs. Vu la chaleur, il est impératif de les faire le matin. Différents choses sont à voir : la maison des recteurs, les églises, la cathédrale, le musée maritime… Le soir, les rues sont envahies d’une marée humaine, c’est impressionnant.

 

La Croatie – Korcula – Vela Luka – Hvar – Plitvice, par Fabio (Août 2004)

 

Nous quittons Dubrovnik pour Vela Luka sur l’île de Korcula (environ 150km). La route est jolie, notamment sur la presqu’ile de Peljesac (connue pour son vin). Une fois arrivé à Vela Luka, nous trouvons un logement assez facilement via une “turist agency”. La chambre est bien, propre, calme et pas cher (entre 35 – 40 Euros). Vela Luka s’est tout petit. Un port, une église, une station-service, mais on s’y sent bien.

De Vela Luka, vous pouvez vous rendre sur les deux petites îles avoisinantes pour vous baigner et ceci grâce à des bateaux-taxis.
Vous pouvez aussi louer votre propre barque et vous promener dans les environs.
Si vous avez le temps, pensez à visiter Korcula à l’autre bout de l’île. Il s’agit d’une jolie petite cité bien vivante ayant une topographie des plus originales. Il paraît que Marco Polo y est né (d’autres diront Venise…).
Si vous continuez à avoir du temps, n’hésitez pas à prendre un catamaran pour l’île Hvar (trajet 45mn), la Saint-Tropez croate. Charmant village où toutes les stars s’y retrouvent : yachts à gogo, belles terrasses, quelques boutiques, … Hvar est située autour d’un petit port naturel. Elle est l’une des stations balnéaires les plus prisées de Dalmatie. De nombreux monuments, dont la Cathédrale, l’ancien Arsenal et les palais nobiliaires témoignent d’une riche histoire influencée par l’art gothique et Renaissance. Hvar est particulièrement fière de son Théâtre Municipal, construit en 1612, l’un des premiers en Europe.

La fin de notre voyage approche, pour le prolonger un brin, nous décidons de faire une halte de deux jours dans le parc national de Plitivice. Ce parc est classé au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco depuis 1979. Cette merveille de la nature, admirée par des milliers des visiteurs (croyez-nous, vous ne serez pas seul), offre une rare harmonie de couleurs et est d’une rare beauté. Plusieurs petites rivières et ruisseaux forment ici 16 lacs bleu-verts et des dizaines de cascades qui déversent une eau limpide dans le cadre vert d’une forêt centenaire. Pêche et chasse interdites.
Un conseil, si vous n’avez pas de chambre, réservez-la avant de commencer votre ballade.

 

Galeries photos sur la Croatie

 

De nombreuses photos sont disponibles pour la Croatie :
Vela Luka, Korcula photos de Paulo de Jesus
Pula, Medulin, Muline, Zadar, Kornati, Cres, Dubrovnik, Plitvice, Hvar, Korcula, Vela Luka
la Croatie en images, toujours et encore

Conclusion

Un voyage magnifique, un pays surprenant qui veut définitivement tourner la page de la guerre. Sur la côte, peu de trace de celle-ci ont été constatée. Le pays semble en tout cas sûr (à part sur les routes peut-être).
Le tourisme de masse commence toutefois à pointer son nez. On espère que les promoteurs auront la bonne idée de préserver la beauté de ce littoral. En tout cas, nous, on a adoré et c’est évidemment, une destination qu’on ne peut que conseiller !

1 réflexion au sujet de « Croatie : on the road »

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.